ILÉA VOICE
LA VOIX

LA VOIX

NOTRE INSTRUMENT SONORE

Parlée ou chantée, la voix c’est le souffle transformé en son. Liée à l’intime, elle est le reflet de notre personnalité, de notre rapport au monde. La voix est libre, pleinement assumée ou au contraire retenue, parfois éteinte. La gorge étant le siège des émotions, notre voix nous montre tout de nous, le meilleur comme le pire. Le chant n’est pas l’apanage des humains, beaucoup d’animaux s’expriment à travers des sons et des mélodies vocales. Cependant, nous sommes les seuls à pouvoir moduler notre voix sur une seule expiration et à chanter à l’unisson. Ce phénomène s’explique par nos capacités cognitives spécifiques et notre morphologie.

COMPRENDRE LE MÉCANISME

Le son est une onde, il est composé de vibrations qui se propagent dans l’air et que nous percevons via notre ouïe. En tant qu’humains, nous produisons des sons, que ce soit pour parler ou pour chanter, via notre voix. Pour que notre voix fonctionne nous avons besoin d’activer :

la respiration, la phonation et l’articulation.

Pour chanter, nous utilisons notre ventre en sollicitant le muscle transverse qui est le plus profond des muscles abdominaux. Non seulement il contribue à une bonne posture, mais il collabore avec le diaphragme dans le processus de la respiration du chanteur. Au moment où le transverse est actif c’est-à-dire à l’expiration, le diaphragme, lui, est relâché. À l’inspiration, le diaphragme est contracté et le ventre est relâché. C’est donc une alternance de contractions entre les deux.

Lorsque nous avons besoin de chanter haut dans les aigus, nous allons ajouter au transverse, les intercostaux, le plexus, le grand dorsal et les lombaires. Le diaphragme joue un rôle indispensable dans l’inspiration mais très peu dans l’expiration. Le mouvement du diaphragme est involontaire, nous ne le contrôlons pas. Il se contracte au moment de l’inspiration puis se relâche au moment de l’expiration. Pour nous chanteurs, le but est que le diaphragme remonte le plus doucement possible puisque c’est lui qui va agir directement sur les poumons : pour bien chanter il ne faut pas que nous ayons trop d’air d’un coup.

Nous pouvons mettre notre main sur notre ventre pour sentir plus facilement le mouvement : inspirer en gonflant le ventre, puis expirer en rentrant le ventre en faisant le son “sss”, comme un serpent. Sentir le ventre se “dégonfler” progressivement. Plus l’on tient longtemps, plus le diaphragme remonte lentement.

LA RESPIRATION

La respiration permet à l’air d’être envoyé dans l’instrument voix. Pour ce faire, nous emmagasinons de l’air dans nos poumons, puis il en est chassé sous la pression de muscles respiratoires tels que le diaphragme. La pression de l’air est alors canalisée dans la trachée et remonte jusqu’au larynx. Le débit et la pression de l’air expulsé déterminent ainsi l’intensité sonore de la voix, c’est-à-dire son volume.

LA PHONATION

L’air arrive ensuite dans le larynx, situé dans la gorge où se trouvent les cordes vocales ou plus exactement les plis vocaux, tendus horizontalement (en rouge sur le schéma). Elles font corps avec un anneau cartilagineux que l’on peut sentir en appuyant sur sa gorge. En exerçant une constriction sur ces plis vocaux, l’air est bloqué dans la trachée et fait pression jusqu’à passer en force. Les plis vocaux entrent alors en vibration au passage de l’air. Mais à ce stade, les vibrations émises sont à peine audibles.

L’ARTICULATION

Il faut donc les amplifier et les modeler pour qu’elles puissent émettre des syllabes. Ainsi, l’air qui sort de la trachée se propage dans la bouche et rencontre les résonateurs qui vont amplifier le son. Ces résonateurs sont toutes les cavités buccales, les “trous”, qui accueillent la voix. Ensuite, les mouvements des articulateurs (mâchoire, langue, lèvres, voile du palais mou) vont sculpter le son. Ce dernier niveau vocal donne à la voix son timbre, sa richesse et sa couleur. Le timbre est ce qui nous permet de distinguer une voix d’une autre, c’est son empreinte. Chanter sollicite environ 300 muscles, contre 196 pour la voix habituelle. Nous possédons presque tous le même instrument musical, et pourtant nous n’avons pas tous les mêmes hauteurs de voix.

LE LARYNX

Revenons plus en détails sur le niveau phonatoire, qui nous permet de moduler la hauteur de la voix. En passant entre les plis vocaux, l’air accélère car la sortie qu’il parvient à forcer est plus petite que l’entrée d’où il vient. Cette accélération provoque une brève diminution de la pression dans la trachée. Les plis vocaux subissent donc moins de pression et se referment à nouveau. Ce mouvement d’ouverture-fermeture de la trachée “hache” l’air plusieurs centaines de fois par seconde. Selon la vitesse de ces vibrations par seconde, c’est-à-dire la fréquence, la voix produite est alors plus ou moins haute.

LES MÉCANISMES LARYNGÉS

La voix possède un potentiel énorme et peut couvrir bien plus d’une octave ! En effet, en utilisant différents mécanismes, qu’on appelle des mécanismes laryngés, nous pouvons tous couvrir plusieurs octaves. Cela est possible grâce à nos plis vocaux, les cordes vocales. En effet, ceux-ci sont composés de multicouches (muscle, fibres, muqueuses…) qui vont vibrer ensemble ou séparément, selon les mécanismes de voix utilisés. Notre tessiture peut donc augmenter au fur et à mesure que l’on travaille notre voix.

À mon sens, tout le monde est capable de chanter avec des caractères de sons variés allant de très doux à très puissants, avec ou sans effets, tout en gardant une voix en bonne santé en toute circonstance. En utilisant le soutien, le twang, la projection, les nuances de volume sonore, l’ouverture de la bouche, les modes avec la modification du réglage de la forme du tractus vocal (larynx, bouche, lèvres) les effets vocaux tels que la distorsion, le growl, le grunt, le creak, le creaking, le rattle, les cassures vocales, le fry, l’air dans la voix, les vibratos et les techniques d’ornementation comme le yodel .. on peut à l’infini explorer sa palette vocale, enrichir son timbre et développer son interprétation.

Remerciements et Source : Éléonore Sas, Médium.com “chant et la cognition chez l’Homme” dans le cadre de l’unité d’enseignement “Technologie et cognition” enseignée par Charles Lenay à l’Université Technologique de Compiègne (UTC). Lucie Cambrai (vidéo Larynx)

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